jeudi 6 décembre 2007

So here we are interviewing Commissionner Almunia

One of the perks of the job is that I can get close to the ruling class of the EU. This happens via email or phone, but also physically as they file through the office or the EU Commission representation we have next door for interviews.
But it's not seeing them that is exciting, it's getting answers straight from the horse's mouth on subjects that are controversial or seem obscure.

This morning I got a reply to the email sent the other day to EU Commissioner Joaquin Almunia, who's in charge of economic and monetary affairs, requesting an email interview. I had sent a bunch of questions on Cyprus and Malta joining the euro as well as a couple more on the euro in general. Here is such a question (in English and French) with his answer (also in English and French).

Q : "Many citizens in the EU associate their country's joining the euro with a raise in prices and a fall in their purchasing power. What do you say to this ?"

Q : "De nombreux citoyens européens associent l'adhésion de leur Etat à la zone euro à une hausse des prix et à une baisse du pouvoir d'achat. Que leur répondez-vous?"

This is his answer.

A : All studies show that the introduction of the euro had a very limited impact on prices, between 0.1 and 0.3 points. It's true that that is not how people perceive it in some countries, but the reality is nevertheless there : at 2%, inflation has never been so low in the countries that use the euro. The same can be said for interest rates, which have allowed many people to buy a house. This discrepancy between real inflation and perceived inflation is down to several factors.
- certain retail outlets profited from the situation when the euro was introduced. It's the case, say, for restaurants, cafés, hair salons and cinemas. This is not to say that all those working in these sectors put up their prices in an abusive fashion when the euro was introduced; there are also other objective reasons that could explain the rise in prices : the increase in the price of agricultural goods, or the increase of the minimum wage, in the countries where there is one.
Even if these services do not have a large influence on the price index – nobody spends half their income at the hairdressers'! – they are however very visible in everyday life and people spend their money on them regularly.
- at the time, many companies brought forward or back the moment when they adjust their prices to coincide with the euro's introduction, which disquieted consumers.
- finally, psychological studies have shown that consumers tend to remember increases in prices rather than decreases. On top of that, people keep as references the prices they remember in national currency. For instance, one remembers the price of coffee or bread in French francs. In this context, as time goes by, the larger the discrepancy between euro prices and old prices seems, even though the old reference prices would have increased by 15 to 20% over the period if national currency were still in circulation. And that's without saying that the prices of bread and coffee have never been the same everywhere…

The truth is that since its creation the euro has brought us price stability. That is an essential element in the preservation of purchasing power. Annual salary rises may not be as high as they were in the 1980s, but, unlike at that period, they are not absorbed by the fluctuations of price levels. It's better to have a rise in salary of 2,5% with 2% inflation, rather that a 5% salary increase with 6% inflation, even if it takes the consumer a while to realise this !

R : Toutes les enquêtes montrent que l'introduction de l'euro a eu un impact assez marginal sur les prix, compris entre 0.1 et 0.3 point. S'il est vrai que la perception dans certains pays est différente, la réalité n'en est pas moins là: à 2% en moyenne, jamais l'inflation n'a été aussi basse dans les pays qui partagent l'euro. On peut dire la même chose des taux d'intérêt, qui ont permis pour beaucoup l'achat d'une maison. Ce décalage entre inflation réelle et perçue est dû à une conjugaison de facteurs :
- il y a eu des abus dans les services de proximité au moment du passage à l'euro. C'est le cas par exemple pour les restaurants, les cafés, les coiffeurs, les cinémas. Je ne dis pas que tous les membres de ces professions ont utilisé le passage à l'euro pour augmenter abusivement les prix. Il y a aussi des raisons objectives qui peuvent expliquer certaines hausses, comme la hausse du coût des produits alimentaires ou l'augmentation du salaire minimum là où il existe. Quoiqu'il en soit et même si ces services ne pèsent pas lourd dans l'indice des prix - personne ne dépense la moitié de son salaire chez le coiffeur! – ils sont très visibles dans la vie quotidienne et donnent lieu à des dépenses récurrentes;
- à l'époque, beaucoup d'entreprises ont aussi eu tendance à avancer ou reculer leur adaptation des prix de manière à coïncider avec l'introduction de l'euro, ce qui a perturbé le consommateur;
- enfin, les études psychologiques montrent que les consommateurs - vous et moi – se souviennent davantage des hausses de prix que des baisses. S'y ajoute un élément qui explique assez largement le phénomène: les gens conservent à l'esprit leurs anciennes références de prix en monnaie nationale. On se rappelle le prix de la baguette ou du café en francs français, par exemple. Dans ce contexte, plus le temps passe et plus le prix en euro parait élevé alors que la base de comparaison aurait normalement crû de 15 à 20% sur la période si la monnaie nationale avait toujours été en circulation. Sans parler du fait que le prix de la baguette et du café n'était, et n'est toujours pas, le même partout…

La réalité, c'est que l'euro nous a apporté depuis sa création la stabilité des prix.. C'est un élément essentiel à la préservation du pouvoir d'achat. Les hausses annuelles de salaire sont certes moins importantes que dans les années 80, mais à la différence de cette période, elles ne sont plus absorbées par la valse des étiquettes. Mieux vaut une hausse de salaire de 2.5% avec une inflation à 2% qu'une hausse de salaire de 5% avec une inflation à 6%, même si le consommateur peut mettre un certain temps à s'en rendre compte !

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